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accueil tutoriel pilotage de projets internet xhtml / css php / mysql javascript / jquery sécurité web gimp article économie / droit politique culture mathématique énigme à propos en savoir plus sur moi yann bidon - développeur web et d'applications le blog 1 2 3 ... 16 17 18 25 apr 2018 par yann bidon pourquoi l’homme ment? regardez un très jeune enfant, un bébé. il a faim, il vous le signifie sans détour. vous lui faîtes peur, il crie. il a mal, ne se sent pas bien, il pleure. c’est exigeant et fatiguant de s’occuper d’un bébé très jeune, toutefois, on ne peut pas lui reprocher sa sincérité, sa spontanéité ni son naturel. il ne se cache pas, il ne joue pas un rôle. pourtant, plus tard, il deviendra comme tous les adultes, des menteurs. qu’est-ce qui se passe donc pour qu’irrémédiablement, l’homme se mette à mentir ? vous pouvez être outré par cette introduction et objecterez que nous ne sommes pas tous des menteurs. alors permettez-moi d’éclairer mon propos. par mensonge, j’entends tout travestissement de la vérité par une action ou l’absence d’action. le mensonge par omission est tout aussi important que les mensonges énoncés. de même, on peut atténuer une vérité, ce qui altère son essence et devient de fait un mensonge. dire qu’on a moyennement apprécié un plat alors qu’on l’a détesté est un mensonge car on n’énonce pas ce qu’on pense réellement, on porte un masque, en l’occurrence, celui de la politesse. car il faut aussi sortir du carcan du mensonge nocif. on ne ment pas que par méchanceté, par envie de nuire et avec comme finalité d’induire l’autre en erreur. c’est même plus souvent pour plaire ou pour protéger que l’on ment. après cette mise au clair, revenons sur ces trois points : sincérité, spontanéité et naturel et décortiquons-les. l’homme est un être social. cela ne veut pas dire qu’il va chercher à plaire à tout le monde, hein. mais vivant en société, l’enfant va très vite apprendre qu’il doit se conformer à des règles de vie commune. et là, vous me rétorquerez « et les rebelles, les anarchistes et les marginaux, hein ? ». hé bien ces derniers suivent des règles et des postures différentes des nôtres, voilà tout. mais malgré tout, c’est tout un style et un art de vivre que d’être contre les règles de vie commune. de même que ces groupes, certes, rejettent la masse mais ils fondent des groupes, des communautés, des réseaux et au final, doivent quand même vivre en société. vivre tel un ascète est contre nature et on s’inventera un compagnon que cela soit le ballon de volley wilson ou un dieu. et si on regarde la pyramide de maslow, aussi connu sous le nom de la pyramide de besoin, on a le besoin d’appartenance et d’acceptation, besoins assez importants dans la hiérarchie et nécessaire pour le besoin suprême : la réalisation de soi. tout ce long paragraphe pour dire que l’homme vit en groupe et que cela implique des codes. parmi ceux-là, la politesse en est un fondamental. si on envoie dans les cordes la moindre personne qui nous salue car elle ne nous intéresse pas, qu’on est occupé et qu’on a autre chose à faire que de s’intéresser à celle-ci ou tout simplement car on est de mauvaise humeur, on n’ira pas bien loin. de plus, à vivre en communauté, on va tisser des liens, que l’on va chérir, que cela soit de l’amitié ou de l’amour. lorsque notre bien aimé nous demande si elle a grossi ou si c’est la plus belle d’entre toute, messieurs, oseriez-vous répondre sincèrement et objectivement ? ce n’est pas pour nuire. c’est au contraire pour soutenir moralement votre moitié et préserver votre relation fusionnelle. en outre, dans un groupe, on aura davantage tendance à ne pas contredire nos interlocuteurs et à acquiescer le plus souvent dans un désir d’acceptation et de reconnaissance de l’autre. si on n’est pas d’accord, on minimisera notre désaccord ou le taira. de même, on est parfois forcé de cohabiter avec des personnes que l’on apprécie guère, que cela soit en classe ou au travail, mais pour éviter d’éternels conflits, vous préférez taire votre animosité, vous préférez ronger votre frein plutôt que lui sauter à la gorge sachant que les disputes en découlant ne changeront rien si ce n’est ternir l’ambiance. ainsi plutôt qu’intervenir et dire « tu me saoules », on joue les indifférents. on bouillonne à l’intérieur mais on se tait. on doit savoir faire des concessions et ne pas dire ce qu’on pense réellement. c’est de l’éducation, me direz-vous ! assurément. on nous a éduqué à mentir. on nous a éduqué à avoir une persona publique. on ne se dévoile quasiment jamais réellement, entièrement, sauf dans des relations très profondes où l’osmose et la symbiose sont parfaites. sinon on nous apprend à porter un masque, à agir en société, de changer notre naturel pour pouvoir intégrer un groupe de personnes dans lequel on pourra s’épanouir. mais peut-on dire dans ces moments là qu’on est réellement sincère ? qu’on ne joue pas un rôle, qu’on ne tient pas une posture ? nous mentons par commodité. c’est un impératif social pour se faire accepter dans un groupe et pour que cela fonctionne. mais ce n’est pas tout, parlons du mensonge de survalorisation. sigmund freud théorisa le surmoi qui est une image idéalisée de nous-même. pour atteindre cette version idéalisée de nous-même, on va alors la jouer, faire comme si on l’était déjà, comme si on l’avait déjà atteint. lorsqu’on essaie de courtiser, on ne sera pas naturel, on le sait bien. car on souhaite impressionner, one veut donner le meilleur de nous-même mais du coup, nous ne serons pas vraiment nous-même. lorsqu’on postule pour un poste que l’on n’a jamais occupé mais que l’on désire, lors d’un entretien d’embauche, on fera comme si on était l’homme parfait pour la situation. ce n’est pas aussi anodin que vous pouvez le pensez. joan harvey et cynthia katz, deux sociologues américains, ont montré, études et expériences en main, que plus un homme est à un poste élevé, plus il sera angoissé, estimant occuper une position qu’il ne mérite pas. c’est ce qu’ils appellent le « complexe de l’imposteur ». il peut être justifié ou non, mais à force de mensonge, on finit par douter de notre propre légitimité. or ce même doute témoigne justement de la présence de mensonges, du fait qu’on a dû jouer un rôle pour obtenir ce que l’on souhaitait. ainsi, non seulement la société nous impose des règles de savoir-vivre, de vivre ensemble, mais en plus, on ment également pour obtenir ce qu’on désire de la société. toutefois, la société nous influence tout autant par les préjugés qu’on nous assimile. dans notre for intérieur, nous jugeons constamment autrui. dire le contraire serait se mentir. nous n’agissons pas de la même manière si la personne est bien habillée ou négligée, par exemple. les apparences jouent un rôle crucial. mais aussi nous inculque des règles sur comment on doit se comporter. par exemple, un homme qui pleure en public sera vu comme un faible. les femmes sont décrites comme sensibles et les femmes indépendantes sont déclamés « garçons manqués ». tous ces clichés conditionnent notre comportement et comment nous allons agir avec nous-même ou avec autrui. soit on va chercher à les atteindre, en y arrivant et en profiter, ou, en n’y arrivant pas et en complexant, soit on va les rejeter et agir dans le sens opposé ou simplement en faisant fi de ces règles. dans les deux cas, les clichés nous influencent. ce que la société attend de nous aux vues de notre image, de ce qu’on émet, va petit à petit nous affecter pour nous conformer à ses attentes. où est le naturel ? je ne tiens pas à faire l’éloge du mensonge, attention. je ne dis pas qu’il faut être malhonnête, mentir à tout va, tout cacher. ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. je tente juste d’expliquer qu’il est très difficile pour une personne d’être réellement elle-même, surtout en public et avec autrui car on lui a inculqué, conditionné, manipulé pour cela, pour qu’elle soit une personne publique, acceptable et accepté. et que pour cela, pour